Mort de Ben Laden : entre aboutissement et continuité.

L’annonce ce matin de la mort d’Oussama Ben Laden clôt une traque de 10 ans. A n’en pas douter, cette opération américaine est la fin d’une période qui avait débuté avec l’attentat du 11 septembre 2001 et le déploiement des forces occidentales dans le monde avec pour but la destruction de cet ennemi nommé Al-Qaïda. Aujourd’hui, les américains ont soldé le traumatisme de la destruction du World Trade Center et de cette journée maudite.

Mais ne nous y trompons pas, cette victoire n’est que symbolique. L’hydre n’a perdu que sa plus belle tête. Certes les symboles sont importants mais pour la France la principale menace s’appelle AQMI et pas forcément  Ben Laden en personne. Ce décès va rendre responsable de la mémoire d’un prétendu martyr tout ceux qui s’en revendiquent, jamais la prudence n’aura été autant de mise face à la menace évidente d’actions de vengeance. L’attentat de Marrakech doit nous le rappeler.
En 10 ans les choses ont évolué et la parole fondamentalisme a développé quelques foyers sur notre territoire français et aussi à Lyon où il existe depuis les années 90 et l’époque du GIA des foyers extrémistes comme le retrace très bien Lyon Capitale dans son numéro d’Avril. Ce combat contre le radicalisme doit se faire aussi dans nos rues lyonnaises où le terroriste est considéré comme un héro dans l’esprit de certains. Nous devons rappeler qu’aujourd’hui un criminel et rien d’autre a été abattu.

 Quoi qu’il en soit, cette mort est une bonne nouvelle,  c’est une victoire des démocraties contre le terrorisme. Et je salue, sans en être étonnée, la réaction de Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris, qui annonce « une victoire considérable pour la démocratie et la paix ». Nous entrons donc dans une nouvelle vision de la lutte contre un terrorisme sans porte drapeau. Nous retrouvons de manière évidente le schéma de cellules indépendantes du terrorisme fondamentaliste avec les foyers du Sahel, yeménite, somalien, du Proche-Orient et locaux. Restera l’image, forte, d’un prétendu martyr pour justifier leur action.
Concernant l’Afghanistan, la donne a changé et on peut espérer un changement d’orientation des opérations militaires vu que la finalité « Ben Laden » a disparu reste celle de l’assistance à la stabilité du pays et la lutte contre l’extrêmisme Taliban.

Il nous faudra quelques temps pour comprendre et ressentir l’ensemble des répercutions de cet évènement mais n’en attendons pas trop.
Ayons comme objectif de transformer cette mort en un reflux de la pensée fondamentaliste. Les révolutions démocratiques dans les pays arabes est une première étape et le symbole du rejet par la rue arabe de cette pensée.

 A bientôt.

 Grégory Sansoz