C’est l’histoire d’un tunisien qui se réveille d’un mois de coma.

La boutade d’un tunisien sur Twitter « j’aimerai bien voir la tête d’un tunisien sortant d’un coma d’un mois » résume en elle le coté subite de cette révolution de Jasmin ou révolution Bouazizi comme certains tunisiens aiment à la nommer. Mais surtout cela mets en évidence l’ampleur des changements, la bouffer d’air apportée à la société tunisienne. J’ai pu suivre, toujours via Twitter, l’organisation des quartiers face à la menace des miliciens  et l’enthousiasme que la peur n’arrivait pas à étouffer, les instructions faites aux habitants défendant les quartiers par l’armée, qui a joué un grand rôle, de s’habiller d’un brassard blanc pour être reconnu etc…

Mais je vais être franc, mon intérêt à cette révolution est proportionnel à la surprise qu’elle a provoquée. En France, l’image de la Tunisie était celle d’un pays certes autoritaire mais laïc. Un pays en chemin vers la démocratie avec une économie dynamique, où les français sont présents, une jeunesse diplômée, une classe moyenne, un statut des femmes qui dénote dans la région.
Il y avait en Tunisie de réelle demandent politiques et la mafia Trabelsi était sous-estimé dans ma vision du pays. Cette mafia avait exaspérée à un point tel que je me demande si Ben Ali n’aurait pas réussi à calmer la situation s’il avait annoncé son divorce et la saisie des biens volés de sa belle-famille eu lieu de l’impossible promesse de 300 000 emplois. La France a compris tard la situation et ils me font doucement rire, ceux qui ayant parlé le vendredi à 12h, tel le résistant de la 25ème heure, tancent celui qui a observé quelques minutes de plus, fort de sa prudente responsabilité de dirigeant. L’Histoire fait que la France se donne un devoir de non-ingérence chez ses amis autrefois protectorat ou colonie. Encore faut-il savoir quand il faut ou ne pas en faire. La Tunisie faisant partie de la grande famille de la Francophonie, les liens étant tellement fort qu’il ne fait aucun doute que les tunisiens peuvent d’ores et déjà compter sur un appuis déterminé et naturel de la France. Je me permets de faire la proposition, dès maintenant, de réfléchir à l’utilisation du service civique pour aider à la création d’un miracle tunisien. Enfin, je ne veux pas faire d’ingérence…

Le chemin de la démocratie est long, les tunisiens s’y engouffre à toute vitesse. Elle doit maintenant stabiliser la situation, savoir faire les bons choix et compromis pour pouvoir avancer. Pour pouvoir assurer une transition douce, je leur propose d’observer le comportement du Général de Gaulle en  1945… Attention à la sortie de route.

L’odeur du jasmin est enivrante, et elle commence à se propager dans les pays voisins. L’Algérie commence à faire face à un mouvement politisé. Si la Tunisie m’enthousiasme, l’Algérie réveille chez moi des craintes de par son histoire dans le sens où il existe une force fasciste à longue barbe qui pourrait bien faire basculer à son avantage un tel mouvement, ce qui est plus que difficile en Tunisie. La démocratie est un long de chemin entre les deux ravins des totalitarismes. Cette crainte est la même pour l’Egypte où les Frères Musulmans sont un parti politique fort et structuré, sans compter que les chrétiens d’orient feraient certainement les frais d’un tel mouvement.

A bientôt.

Grégory Sansoz