Juin 1881, les vêpres marseillaises.

Quand je lis la presse actuelle, le passionné d’histoire ne peut que se souvenir de certains évènements. Les vêpres marseillaises sont de ces drames que tout le monde a oublié. En 1881, on compte 250 000 italiens venu pour travailler à Marseille. L’Italie est alors un royaume naissant et manquant de cohésion, elle commence à construire son unité en 1860 sous l’impulsion des Savoie alors à la tête du Royaume de Piemont-Sardaigne et avec l’appuie des troupes, alors impériales, françaises. C’est à ce moment là que l’aventure française commence pour ma famille avec l’annexion du Duché de Savoie dont nous fêtons les 150 ans en ce moment. En 1866, les Etats du Pape et la Vénétie intègrent l’ensemble nazionale. La situation économique étant compliquée, les crises financières à répétition, les italiens immigrent vers cette France dont la puissance et le dynamisme incarnait l’espoir. En juin 1881 donc, les troupes françaises  de retour de cette Tunisie qui vient d’être conquise débarquent à Marseille. On est alors en pleine conquête du Maghreb, l’Algérie étant tombée en 1830 et la concurrence coloniale fait rage entre les puissances européennes, l’Italie désirant y participer. L’histoire officielle relate des sifflets venant d’Italien au passage des régiments, provoquant la colère populaire… Le tout est que se déclenche alors 3 jours de chasse à l’italien faisant 3 morts et 21 blessés. Il ne faut non plus oublier les troubles qui agiteront les salines d’Aigues Mortes un peu plus tard pour cette même raison de xénophobie. Les raisons d’alors étaient sociales « ils prennent les emplois des français » et ces italiens non naturalisés.

Je vous conseil d’ailleurs la lecture des « Vices Rois » de  De Cortanze qui raconte cette époque par le prisme d’une grande famille de l’aristocratie piémontaise, les Roero di Asti, qui a subit de plein fouet les évolutions de son temps.

Aujourd’hui, tout le monde a oublié cet antagonisme. La voisine italienne qui s’appelle Josiane fait un formidable Tiramisu, vous fait rêver en parlant de la Toscane de son grand père, qu’elle n’a jamais vu d’ailleurs. A Nice, vous êtes toujours surpris de voir la queue devant l’ambassade italienne les jours d’élections  de l’autre coté des Alpes.  Les soirs de match Italie-France,   vous entendez des rires disant «  de toutes les manières je gagne ». Tout simplement, les italiens se sont assimilés. Gardant certes des spécificités, parlant toujours fort et avec les mains,  mais défendant les valeurs de cette France qu’il aime comme le travail. Maçon, ils ont reconstruit la France et souvent créé des entreprises de BTP qui font le dynamisme de ce secteur. Ils ont sût devenir une force pour la France…

Aujourd’hui il ne s’agit pas de vêpres, on en est très loin, encore, mais d’apéro Facebook. Le sujet de tension n’est pas le travail, même si il n’est pas loin, mais il faut se l’avouer l’invasion de l’espace public par une religion. On ne parle plus d’assimilation mais d’intégration, c’est peut-être là aussi un souci. De même que la pensée unique fait qu’on préfère ne pas soulever les problèmes en condamnant tout ce qui créer le trouble dans l’esprit. Certes, l’apéro de la Goutte d’or était une provocation de  franges extrêmes de droite avec le Bloc identitaire mais aussi de gauche avec des laïcards, mais des rues ont-elles à être verrouillées par des mouvements religieux pour qu’une prière se fasse ? Non !  N’est-ce pas là LE scandale? Ne laissons pas à ces courants la défense et l’instrumentalisation de ce qui est une loi de la République !  Attention, la pensée unique qui aseptise et dissimule  est dangereuse. Regardons notre société droit dans les yeux. Mais cela  est le sujet d’un autre article voir de plusieurs.

Au final je  retiens surtout une chose de la commission sur l’Identité Nationale des Jeunes Pop’ du Rhône que j’ai eût le plaisir d’animer. Les accords ne se font dès lors que le fait religieux est repoussé dans le cadre privé et qu’il ne se mêle pas de politique dans un désir de changer à son avantage la société.  1905 ! 1905 ! 1905 !

Grégory Sansoz.

Une réflexion au sujet de « Juin 1881, les vêpres marseillaises. »

  1. opium13
    7 mars 2013 à 15:08

    « En 1881, on compte 250 000 italiens venu pour travailler » en France , dont 57 000 à Marseille (cf wikipedia)