Les dernières statistiques concernant le trafic transalpin viennent confirmer que la reprise est là, fragile dans certains secteurs, mais bien perceptible.
En 2009, le trafic ferroviaire a doublement souffert en France, et a chuté de façon plus significative que la route. La chute brutale fin 2008 du niveau d’activité de certains secteurs faisant appel au rail de façon traditionnelle (automobile, sidérurgie…) s’est conjuguée avec la nouvelle restructuration engagée au sein de SNCF-Géodis.
Les opposants aux grands projets transalpins ont pu en déduire hâtivement qu’il était urgent de ne rien faire !!
Mais la réalité est la suivante en 2010 :
En suisse :
Le tunnel du Lötschberg est utilisé à plein régime, et la proportion des trains voyageurs représente 50% du trafic (au lieu de 30% prévu à l’origine), au détriment des trains de fret. En conséquence, le trafic de transit routier continue de progresser au 1er semestre 2010, il est toujours d’un niveau deux fois supérieur à l’objectif fixé par référendum populaire ! Il est revenu au niveau d’avant la crise. Le tonnage total de marchandises rail + route a augmenté de 13,2% en un an.
C’est à l’automne 2011 que la Suisse présentera à ses partenaires du Groupe de Zurich ses propositions pour mettre en place une bourse du transit alpin.
France-Italie :
Si l’on n’attend pas un redémarrage du fret ferroviaire sur la ligne du Mont-Cenis avant la réouverture du tunnel à temps plein en 2011, en revanche l’AFA, de capacité limitée, est à saturation.
Après deux années de baisse, le trafic frontalier routier est à nouveau en hausse de 6% au 1er semestre 2010. A ce rythme, le niveau d’avant crise (soit trois millions de camions par an) sera à nouveau atteint dans 2 à 3 ans.
La construction d’une infrastructure comme le Lyon-Turin, avec une perspective d’utilisation d’au moins cent ans, ne peut se décider au gré de statistiques à court terme, elle exige une capacité d’anticipation des décideurs avec une approche de niveau européen et de très long terme.