Aujourd’hui, comme vous, je n’ai pas de mot assez fort face à l’ampleur de l’horreur qui secoue le Moyen-Orient. Comment ce lieu qui fut avec l’Assyrie, la Mésopotamie, le berceau des premières civilisations, de l’écriture, des mathématiques, de la transmission du savoir a pu devenir celui d’un sombre et inhumain obscurantisme. Sans aucun machiavélisme, je n’y vois que l’action du Mal le plus pur. Chrétiens, Chiites, Sunnites habités par la raison mais vite requalifiés en tant qu’apostat, Alaouites, Juifs, Yezedis, Kurdes, enfants, femmes, hommes. Occidentaux ou orientaux. Tous ont compris que leur tête a sa place sur leurs piques. Là bas et ailleurs, nous devons combattre cette folie qu’est l’islamisme et le djihadisme.
Aujourd’hui, cette lutte doit être un engagement politique de tous. Je le sens déjà très fort à droite. Si nous devons organiser cette lutte sans merci contre ces fous, c’est par humanisme. Je sais cette volonté très forte à Lyon et il est naturel que je l’accompagne.
Si l’Irak est au cœur des préoccupations du monde et avec raison, la France ce doit de se rappeler son rôle particulier dans la région et ses alliances traditionnelles. Ainsi, je veux appeler à ce que chacun s’inquiète plus du sort du Liban. La semaine passée a été animée par une violente bataille entre Djihadiste et les troupes de l’armée libanaise à Ersal. La situation actuelle sur le terrain ressemble plus à un début qu’à un événement clôt. Le Liban est malgré lui entrainé dans cette guerre. De part sa proximité avec la Syrie, de part l’intervention du Hezbollah aux côtés de Bachar El-Assad, le Liban est pour Daech et son allié de circonstance Al-Nosra un terrain de guerre. La semaine dernière un début de polémique lancée par le Chef d’Etat-Major du pays du cèdre sur la lenteur de la livraison d’armes françaises a semble-t-il réveillé ces beaux messieurs du Quai d’Orsay. En effet, un accord qui commence à remonter à quelques temps garantie au Liban l’achat pour 3 mds$ d’armement français financés par l’Arabie Saoudite. Cela afin de renforcer l’armée garant de l’unité nationale face au Hezbollah mais aussi maintenant de combler le retard en matière d’armement face aux islamistes. La bataille d’Ersal ayant mis en évidence cette faiblesse. Rajoutons à cela le million de réfugiés syriens sur une population de 4.1 millions d’habitants et les 40% de chrétien et nous arrivons aux éléments nécessaires pour une catastrophe.
Si le Liban entre plus dans le conflit, la situation sera alors définitivement hors de tout contrôle. Il en va de même d’un autre pays dont on parle trop peu, la Jordanie. Mais même dans la plus grande obscurité, il y a toujours de l’espoir. Le point fort du Liban est sa forte identité nationale et la cohésion de toutes les partis prenantes dans le sens des intérêts du pays. Il est du devoir de la France d’y rajouter son aide, son amitié et son poids pour garantir la paix au Liban.
A bientôt.
Grégory Sansoz