Nous célébrons aujourd’hui les 10 ans du 11 septembre, date à jamais entaché du sang de victimes innocentes. La cruauté de cet acte souleva dans le monde un sentiment d’horreur tel que ce jour est ni plus ni moins le début d’une ère. Si on avait annoncé la fin de l’Histoire lors de la chute de l’URSS, le 11 septembre 2001 fut un plongeon brutal en son sein. L’Histoire ne s’arrête jamais.
Pour ma génération, c’est le début de son ère. Une génération soumise aux défis d’un monde sans plus aucune candeur alors que nos parents avaient vécu dans une certains douceurs. 10 ans de guerre, militaire, économique, diplomatique. 10 ans de changement qui construise un monde mouvant, aux repères troubles. Mais un monde fait de pleins d’opportunités. Si la position de la France est aujourd’hui maltraitée, certains parlent de déclin, nous ne devons penser qu’à nous renforcer et à conquérir les espaces économiques, technologiques, sociaux, diplomatiques, culturels de demain. La France est un curieux pays qui n’en finit pas de décliner pour toujours mieux rayonner, ne l’oublions pas.
Plus personnellement, j’avais 18 ans et cette attaque est fondatrice dans ma volonté de lutter contre l’islamisme sous toutes ses formes. Cette vision politique du monde reste pour moi une menace pour notre pays, elle doit être combattue partout et encore plus énergiquement sur notre territoire. C’est pour cela que vous m’entendez toujours parler séparément de la religion musulmane qui prie de l’Islam Politique qui veut imposer par le meurtre. Vision politique du monde que je mets au même rang que le communisme et le nazisme. J’ai toujours refusé l’amalgame entre les gens, un musulman n’est pas un salafiste. Du 11 septembre est né beaucoup trop de malentendu que nous devons rectifier.
Si je regarde le 11 septembre avec horreur, je suis surtout conscient que c’est le point de départ de l’Histoire de notre génération. Un point de départ qui nous enlève toute candeur face à ce monde mondialisé et d’échange. Soyons ferme sur la gestion de notre Etat, sur la conduite de ses projets, sur la réduction de la dette, sur nos valeurs, sur notre identité pour mieux échanger avec l’autre.
Le 11 septembre me fait donc parler d’avenir, celui de notre pays. La crise économique actuelle est la fille du 11 septembre, du virage de cette Histoire qui ne voulait pas s’arrêter. Nous devons relever le défi avec fermeté et confiance.
Quelles évolutions voulons-nous, quels objectifs sont les nôtres ? C’est ce qu’on appelle construire un projet de société. Ce projet de société ne doit pas révéler notre lâcheté face à la situation présente et au futur en voulant à tout prix revenir à ce qui était il y a 10 ans : revenir au même nombre de fonctionnaire, revenir au même âge de départ à la retraite…Ou encore quitter l’euro pour revenir au franc et mettre fin à l’Europe… Pour revenir à la guerre ? Revenir sur l’utilisation du nucléaire sous le couvert de l’illusion de la décroissance alors que nous devons construire et assumer énergiquement, en partie grâce aux énergies renouvelables, l’infrastructure de la voiture électrique ? Mais aller vers l’avenir ne doit pas être non plus d’accepter la dissolution de ce qui fait notre âme.
Nous, jeunes impliqués en politique devons avoir un langage de vérité. Et je suis désolé de vous annoncer que nous avons brulé les navires le 11 septembre 2001 et qu’un retour en arrière est impossible. Refuser d’avancer revient à rester sur la plage à subir les marées. Le 11 septembre doit être un jour où l’on célèbre le refus d’un vieux monde, d’un vieil occident, d’un vieux pays d’être comme ces vieux troncs blanchis rejetés sur les rives de l’Océan.
A bientôt.
Grégory Sansoz