Je fais parti de cette génération « l’Europe, l’Europe et toujours l’Europe ». Je suis pro-européen parce que l’Europe c’est la paix. Certains diront que j’ai bien appris ma leçon. C’est vrai, si je m’arrêtais là. Je suis pro-européen car je pense que l’union des nations européennes est la seule défense des peuples dans la guerre économique et culturelle mondiale que nous affrontons. Je défend donc le protectionnisme européen qui est pour moi le symbole de la fin de l’Europe candide. La France seule ? C’est une illusion endettée. Je suis pro-européen mais j’ose avoir envie d’une autre Europe que celle que l’on m’impose.
Être pro-européen est une chose. Mais c’est quoi le projet et l’objectif de l’Europe aujourd’hui? Cette question est ravageuse. Alors on pense airbus, euro, erasmus etc… Mais tout ça ne fait pas un projet, une vision et ces exploits des européens comme Ariane commencent à dater, à manquer. Certains diront, c’est l’union du continent. Jusqu’où ? Jusqu’à quoi ? On peut mettre tellement de chose dans ce terme union.
Pendant ce temps, les français parlent des normes et du fameux « c’est la faute à l’Europe » dont les politiques abusent par lâcheté mais qui ne trompe plus personne.
Ce n’est pas à cause de l’Europe que la France ne sait que produire de manière très compétitive de la dette, c’est bien à cause de notre modèle français. Ce n’est pas à cause de l’idée européenne que notre industrie s’écroule par manque de compétitivité, c’est à cause d’un manque de volonté politique et de capacité à faire de la structure européenne en matière d’économie. Ce n’est pas non plus à cause de l’Europe que les diplômés s’en vont. Peut-être que si, grâce à Erasmus, ils ont vu à partir des autres pays européens que la France se croyait dans une bulle et que cela ne pouvait pas durer.
Il y a du vide dans le projet européen. Le vide peut laisser place à tous les fantasmes, à toutes les craintes, à tous les refus. Il y a trop de vide, de vent technocratique dans le projet européen, c’est un devoir pour les politiques d’intervenir pour y mettre de la consistance, de l’espoir, de l’envie, de l’enthousiasme et de la raison.
Je soutien la position européenne de Laurent Wauquiez, car je ne veux pas d’une Europe sur le modèle anglo-saxon, réduite à une zone de libre échange, qui veut être plus royaliste que le roi en matière de respect de la libre concurrence et qui ne se défend pas. Je veux une Europe politique et cohérente. Et il est clair que nous n’y arriverons pas à 28 car tous n’ont pas les mêmes objectifs. Donc comme depuis des années, je défend cette idée d’europe multivitesses, à intégration variable.
Oui à l’Europe des 6 où on peut s’entendre, avancer rapidement et de manière cohérente en matière fiscale, sociale et de projets industriels. En matière de défense commune ? La situation Ukrainienne nous rappelle douloureusement que les questions de défenses ont été délégué à l’OTAN.
Quant à Schengen c’est une bonne idée à la base, seulement la protection des frontières extérieurs est une faillite, nous n’arrivons plus à gérer l’immigration. Il faut changer Schengen ou en sortir.
Mais au fait, il est où notre projet européen à l’UMP ? Ne sommes nous pas entrain d’espérer un score électoral hérité de la débâcle de la gauche ?
A bientôt.
Grégory Sansoz