Ca fanfaronne doucement dans la presse à dire que le locataire de l’Elysée a réussi à imposer par sa force de persuasion la croissance au menu du G8. Remettons les choses à leur place, il est vrai que la croissance a animé cette réunion mais s’opposent trois visions de cette dernière.
La vision allemande est basée sur des réformes structurelles réduisant les coûts en matière de fonctionnement de l’Etat et du travail.
La nouvelle vision hollandienne est basée sur l’endettement, la consommation et le lancement de grands travaux si possible financés par l’Europe. C’est le fameux projectbond qui remplace le mensonge électoral des eurobonds qui avait pour but de mutualiser la dette pour continuer à dépenser sans réfléchir encore un peu. « L’Allemagne payera ». Moscovici a d’ores et déjà relayé le « Nein » allemand et l’abandon du fantasme néfaste des procrastinocrates de gauche. Il est triste que nous ayons besoin de l’Allemagne pour forcer à la raison un gouvernement français.
Dans les deux cas, ces visions s’avèrent incomplètes et insuffisantes. Même si la carence génétique en matière de rigueur budgétaire de l’hollandisme m’inquiète. Le périmètre fortement réduit du Ministère du Budget confirme cette inquiétude.
Comme toujours la solution est dans un mix : l’indispensable réduction de la dépense de fonctionnement publique, la mise en place d’une politique de l’offre avec une baisse de l’imposition des entreprises et le lancement de projets européens structurant et d’innovation comme : la LGV Lyon-Turin ou d’innovation technologique comme le développement d’un pôle de robotique à Lyon et en Rhône-Alpes….
La vision américaine, poussée depuis des mois, est axée sur la nécessité pour sa propre économie de mettre fin à la crise de l’Euro avec deux buts que l’Europe consomme à nouveau sans réfléchir et n’affecte pas les chances de réélection d’Obama.
Pour cela Obama demande à ce que le fond de sauvegarde soit monté à 3000 mds€ , qu’un plan de relance via la planche à billet soit lancé avec la création d’une banque centrale européenne sur le modèle de la banque fédérale US. Il demande aussi une fédéralisation à l’américaine de l’Europe.
Vision à court-terme qui fait fi des peuples européen et repousse le problème. Inutile de vous dire que nous devons transmettre avec courage et sans mollesse une fin de non-recevoir à cette pression.
Donc non désolé, Obama ne soutient pas la vision de Hollande. Hollande a juste soumis la France et l’Europe à une pression américaine.
La solution la plus équilibré est donc la réduction du déficit via la règle d’or et l’investissement d’avenir comme le fit et le proposa Nicolas Sarkozy durant son mandat. C’est pour ça que nous devons voter pour que la droite soit majoritaire à l’Assemblée le 18 juin.
A bientôt.
Grégory Sansoz