En cette période de Ramadan qui anime les 5 à 6 millions de musulman de France. Il est intéressant de s’y intéresser par un vecteur bien français… la sacro-sainte bouffe ! Dans mon cas, des pâtisseries au miel totalement anti-régime offertes par un ami marocain de ma classe de 6ème furent mon premier contact avec cette tradition religieuse. Actuellement, on assiste plus que jamais à une croissance du halal dans l’hexagone. On parle d’un marché 5 milliard d’euro par an, non négligeable puisque c’est plus que l’alimentation bio qui doit tourner entre 3 et 4 milliards.
Donc oui il y a un marché halal économiquement intéressant qui répond à une demande. De plus cela pourrait être une filière de valorisation à l’exportation de notre industrie agro-alimentaire. Voilà pour ce qui concerne la partie purement business.
Comme je l’annonce dans le titre, il y a un mais même deux… Qui ne sont en rien en rapport avec une question religieuse comme certains ont tendance à le faire.
Le premier « mais » est dans l’information du consommateur en matière de viande halal mais aussi casher. La chose agite le milieu boucher depuis quelque temps déjà, il y a un sérieux souci dans la séparation des viandes. En résumé vous consommer halal sans forcément le savoir. En effet les musulmans consomment avant tout l’avant des animaux alors que les français de culture chrétienne préfèrent l’arrière plus charnu ainsi que les abats. En résumé, on abat selon le rite halal, mais aussi casher, et on réparti les morceaux en fonction des modes de consommation.
Le second mais est lui éthique vis-à-vis de l’abattage par égorgement de l’animal qui met de longue minutes à mourir en se vidant. On peut se souvenir de la lutte des mouvements de protection des animaux concernant les conditions d’abattage avec la généralisation de l’électrocution, plus éthique, rapide et propre, je vous avouerai que je préfère la méthode minisant le stress de l’animal. Les process halal et casher eux l’interdisent.
Donc hormis cela, qui est déjà beaucoup selon votre sensibilité à la cause animale, se pose surtout le souci de l’information du consommateur qui indirectement paye le coût de la certification. Je doute qu’un militant de la laïcité désire financer une certification religieuse.
Autre chose, l’avant d’un animal est moins cher. La valorisation des arrières halals via une vente dissimuler sous une désignation traditionnelle permet un coût de la viande halal plus bas et dans un sens provoque une distorsion de concurrence ? Sachez aussi que de plus en plus d’abattoir ne pratique plus que l’abattage halal donc ce système se généralise.
De la « viande de vache laitière » vendue sous l’appellation « Charolaise » est une violation de la loi. Que devons nous donc penser de cette pratique ?
Alors oui au développement du marché halal si il peut créer emploi et croissance.Mais il faut mettre en place une bonne information du consommateur qui a le droit de savoir ce qu’il mange et puisse choisir de manière transparente.Pour cela, il faut une séparation des modes de production et la garantie du respect de cette séparation dans la préparation et la vente. Comme tout marché nouveau, le halal doit être organisé et soumis aux lois de la République Française.
A bientôt
Grégory Sansoz