Vous m’entendez souvent protester contre cette idée de mutualiser en catastrophe la dette européenne pour venir à l’aide à la Grèce. Comme vous le savez les socialistes reprochent à Nicolas Sarkozy d’avoir reculé face au refus allemand, refus que je partage. Je suis prêt à parier que ce soir, nos amis candidats aux primaires socialistes ne vont pas rater l’occasion de l’audience pour en reparler.
Si je reviens sur ce sujet, c’est en réaction à ce qui s’est passé en Grèce hier. L’État grec a décidé de lever un impôt sur l’immobilier. Chose qui ne vous parait pas au premier abord impossible. Et bien en Grèce cela l’est car il n’existe pas de cadastre. Par pur fanfaronnade, la Savoie en possède un depuis 1713, avant la France me semble-t-il. Donc pour lever l’impôt, l’État a eut la bonne idée de se servir des factures électriques sur le principe, un compteur = un logement. Plutôt efficace, si le syndicat majoritaire du secteur n’avait pas fait savoir qu’il ferait en sorte de rendre impossible l’opération.
Cette exemple est révélateur de l’incapacité de la Grèce à tout simplement lever l’impôt. Tous les plans de rigueur peuvent être décidés, si l’argent de ne rentre pas cela sert à rien. C’est pour cela que, comme nous l’avons fait pour Singapour, Bercy doit envoyer des spécialistes aider les grecs à mettre en place un vrai service fiscal moderne, il doit nous rester quelques arpenteurs aussi. Pour améliorer la situation, la réforme administrative doit être profonde.
Si je parle de ces fameux procrastinocrates socialistes, c’est qu’encore une fois la solution des eurobonds ne revient qu’à gagner du temps. En effet, on nivèle par le bas en faisant payer les pays riches alors que les pays en difficultés et qui ont besoin d’être réformé ne feront rien. Quand l’air revient par un tuba, on ne cherche pas à trouver une solution pour sortir la tête de l’eau… Dans le cas de l’Europe, l’eau continuant à monter, nous finirions par finir tous noyé. Petit flashback, je vous rappelle que la dette grecque a commencé à exploser quand passant à l’euro ses taux d’intérêt se sont écroulés créant une nouvelle capacité d’emprunt… les réformes ne se sont jamais faites.
Procrastiner, une vision socialiste de la gestion publique qui reporte sur les générations futurs les problèmes au profit d’un bien-être immédiat. Ce soir, débat sur les primaires, la procrastinocratie s’étalera devant vous.
A bientôt.
Grégory Sansoz