L’Occident en difficulté en Syrie.

latakié janvier 2016Cette semaine sont sensées commencer les négociations de paix entre « Rebelles modérés » et le pouvoir sous l’égide de l’ONU. On peut d’ors et déjà dire que cela est mal engagé.
On apprenait hier que l’opposition à Assad se plaignait des pressions des USA pour négocier alors que cette dernière demande l’arrêt des bombardements et la fin de plusieurs sièges comme préalable. Le gouvernement syrien n’a pas donné suite à ces revendications. En effet, on assiste à un écroulement du front dans la région de Latakié, fief des Assad, en faveur du pouvoir. Hier, Rabia, une place forte stratégique des rebelles, tombait sans coup frémir. La coalition Russo-irano-syrienne est donc en position de force face à la coalition occidentale dont la France fait partie.

Les observateurs du conflit syrien constatent en effet que la stratégie de la force brute des russes porte ses fruits. La suite de la bataille pour la province d’Idlib commence. L’évolution de ce front pourrait créer la pire des situations pour l’Occident, un tête à tête EI/Assad.

Il vous faut aussi noter trois autres points:

– Les troupes syriennes continuent leur progression face à l’EI au nord-est d’Alep.

– L’offensive de l’EI sur l’enclave gouvernementale de Deir-Ez-Zor semble avoir été jugulée mais les pertes sont lourdes et l’impact sur les civiles majeur. 200 000 personnes sont assiégées depuis des années par l’EI. La catastrophe humanitaire en cours pourrait devenir un problème pour les opinions occidentales.

– Plus au nord, les Kurdes de Syrie ont proposé aux USA la libre utilisation d’un aéroport. Les Russes ont dans la foulée envoy sur la frontière avec la Turquie, 100 soldats du génie dans l’enclave gouvernementale de Qamishli prendre possession de l’aéroport. Sans que l’on connaisse le projet des russes. A savoir que les Assyriens de cette ville sont ciblés par des attentats et on observe aussi de fréquents accrochages avec les Kurdes.

Il est important de noter que la situation militaire tourne à l’avantage de Damas. Notre diplomatie risque vite de se retrouver dans une situation encore plus compliquée.

A bientôt.

Grégory Sansoz