Les chiffres lyonnais sur la fréquentation touristique viennent de tomber faisant les gorges chaudes de la presse locale et du Comité Régional du Tourisme en Rhône-Alpes qui annonce des chiffres provisoires pour le mois de juillet semble-t-il satisfaisant, 77% des professionnels disent avoir eu « une bonne fréquentation ».
Si le musée des Beaux-Arts affiche 294 000 visiteurs et l’Institut Lumières 186 000… Je trouve par exemple dommage de voir que l’histoire romaine de la cité n’est pas mise tant que cela en avant. Lyon offre une marge de progrès énorme pour en faire une ville dynamique en matière touristique. L’initiative d’installer ce nouveau objet urbain « Only Lyon » place Bellecour va dans le sens de l’amélioration de l’image de la ville dans le monde cette image déjà bonne pour des raisons gastronomiques par exemple.
Un bémol majeur est à faire dans ce satisfecit. Seulement 61% des hôteliers se déclarent satisfait. Vous y rajoutez le nombre hallucinant de commerces et de restaurants fermés durant la première quinzaine d’Août. Et là vous comprenez que Lyon est une ville où les touristes ne restent qu’une journée pour visiter rapidement la zone Unesco et ne pèsent pas assez dans l’économie pour animer une ville morte durant l’été, je ne parlerai même pas de la vie nocturne… Lyon même si elle est une capitale régionale n’est pas un lieu de résidence évident pour visiter la région.
Il existe un formidable moteur de croissance touristique qui souvent à un effet d’entrainement : le tourisme d’affaire. Ce dernier nécessite et se caractérise par la présence de salon professionnel. Malgré la perte de Lyon mode city, Lyon fait des efforts en la matière, peut être maladroits et aux résultats modestes mais possède des atouts comme la Cité Internationale et des entreprises leader en la matière comme GL Events. Alors ? Ce tourisme nécessite des prestations haut de gamme en matière d’hôtellerie, citez un hôtel mythique à Lyon ? Nous avons les restaurants gastronomiques et Bocuse mais pas les hôtels.
Le débat sur l’avenir des bâtiments historiques des Hospices Civiles de Lyon offre une possibilité. Allons-nous avoir un hôtel de luxe dans le cadre classé des HCL ? Le débat sur le sujet est souhaitable et déjà vif surtout quand on connaît l’attachement des lyonnais pour de ce lieu, qu’ils ont bâti avec leur argent et dont ils ont le droit de déterminer l’avenir.
Où en sommes-nous de ce projet?
Cette niche nécessite, en plus de l’hôtellerie haut de gamme, un commerce de luxe. Il s’agit d’un des secteurs sensés bénéficier de ce tourisme. Lyon, ville de la soie a une place à défendre…
Malheureusement le scandale de la rue Grolée est le symbole des difficultés de nos décideurs municipaux à gérer des projets public-privé mettant à mal le développement de ce type de tourisme. Comment avons-nous put en arriver à une telle déroute dans un projet ambitieux voulu par Gérard Collomb?
Pour les non lyonnais, imaginez qu’une ville ambitionne de faire de l’une de ses plus belles rues un Faubourg Saint Honoré mais que cela se finisse par des bas d’immeuble aux boutiques vide, une seule enseigne de luxe s’étant installée… Dans la stratégie de développement touristique et commerciale de ce mandat, c’est peut être l’un des plus grands scandales urbanistique de l’ère Collomb.
Lyon a un capital touristique immense mais encore faut-il développer ce secteur et créer des infrastructures. Un bon espoir, Only Lyon travaille dans le bon sens pour la promotion de la cité en espérant que ce mouvement reste au service des lyonnais…
A bientôt
Grégory Sansoz