Effaré, je crois que c’est le terme qui définit le mieux ce que je ressens au sujet des évènements de Grenoble. Un braquage du Casino d’Uriage qui se finit par la mort d’un des braqueurs lors d’une fusillade et les nuits suivantes nous offriront des images de guérillas urbaine avec, voitures incendiées, tir sur les forces de l’ordre et l’attaque de la gendarmerie de Saint Egrève au cocktail Molotov. Cela fait plusieurs mois que Grenoble nous offre un visage de ville assommée par des agressions parfois mortelles qui font la une de la presse chaque semaine.
Pourtant, on a vu des quartiers s’enflammer en 2005, je me souviens de la tentative de prise de contrôle du trafic de drogue par la mafia tchétchène à Nice avec l’élimination à la Kalach en pleine rue des caïds de quartier ou alors le décompte des exécutions dans les fait divers… Mais jamais toute une ville n’avait senti l’inquiétude pour ne pas dire la peur envahir ses habitants. Il faut le dire, Grenoble est devenu une ville dangereuse. Le Maire s’en inquiète et il a raison, je m’abstiendrai de lui rappeler l’intérêt de la vidéo protection.
Historiquement la mafia italienne y est puissance et on a toujours connu des règlements de compte mais rarement la population fut autant menacée, on peut se demander quelle étape sera prochainement franchie. Les personnes, souvent des jeunes, qui agissent ainsi semblent avoir perdu le sens du bien et du mal.
Le tournis passé, il nous faut regarder la situation avec calme et pragmatisme. Il nous faut donc agir vite et de manière efficace. Parce que l’inaction dans ce cas c’est ouvrir la porte à l’extrême droite et abandonner des populations à leur sort. Grenoble par sa situation géographique se prête idéalement à une démonstration de force de l’Etat et à une répétition impossible dans le 93, cœurs de nombreux soucis mais surtout concentrant beaucoup plus de zones à problèmes. Et halte à la langue de bois.
- A mes yeux il est nécessaire de montrer la présence massive de l’Etat pour sécuriser de manière visible et durable les zones de non-droit. Nettoyons les halls d’immeubles et lieu de deal par exemple.
- La justice doit alors appuyer les efforts de sécurisation sur le terrain avec la mise en place d’un système judiciaire qui va dans le sens de la sanction.
- Ensuite il faut s’assurer du soutien de la population via l’écoute et des actions de prévention. Cela se fait grâce à un sentiment de sécurité qui délie les langues et se garantie dans le temps par une réorganisation de l’urbanisme. Cette action doit avoir pour but premier de donner une vie normale aux habitants de ce quartier . On peut imaginer une politique de l’emploi avec par exemple l’installation d’une zone franche et une action du pôle emploi en matière de formation continue et de suivit.
- En finalité détruire les soutiens des criminels en frappant sur les finances via les saisies et un harcèlement policier et fiscal.
Certes la manière peut sembler forte mais nous devons n’avoir aucune pitié, les gens qui sont en face n’en n’ont aucune.
Soyons convaincue que la paix sociale ne se gagnera pas par des subventions aux associations de quartier. Quelque chose a commencé à Grenoble, dans la continuité des émeutes de 2005, ne minimisons pas, n’excusons pas et n’enterrons pas. La République ne doit pas perdre cette bataille contre la criminalité.
ET VOUS QU’EN PENSEZ VOUS?
Grégory Sansoz