Lors de son discours polémique sur la ségrégation dans notre société, Manuel Valls a provoqué une légitime polémique en parlant d’apartheid dans notre pays sur les questions territoriales, sociales et ethniques. Ce terme est insultant pour notre pays, notre société. Il ouvre encore la porte gauche de l’excuse.
Je m’interroge avec plus d’inquiétude sur le sens d’une autre partie du discours. Un passage bien plus idéologique qui ne provoque pas de polémique.
Manuel Valls dit « préférer parler citoyenneté plutôt que d’une intégration qui ne marche plus ». Sur le constat d’échec de l’intégration, je partage cet avis. Cette intégration qui remplaça cette fameuse assimilation qui était la règle pour les immigrés des vagues précédentes, est un pitoyable échec.
Nous pouvons donc déduire de cette position vallsienne un renoncement à cette politique d’intégration. La citoyenneté devant à l’avenir primer dans le discours gouvernemental.
Durant la période de l’Empire Romain, il existait une citoyenneté romaine qui donnait droits et devoirs, elle transcendait les peuples de l’Empire. Elle lui donnait un liant de gouvernance face à la disparité de ses nations. Vocation que notre concept d’Etat-Nation ne pouvait porter car il n’y avait pas de nation romaine en dehors de Rome.
Ce rappel antique pour revenir à ce qui faisait l’union d’un tel Empire multi-culturel à niveau d’intégration variable, ce ciment était la citoyenneté. Même si on peut nuancer cela par le rôle des Forum qui diffusaient dans tout l’Empire le droit et le Culte Imperial mais aussi l’architecture et la culture gréco-latine. Une sorte de tronc commun minimum au maintien de la gouvernance. Le refus Chrétien du Culte Impérial passant alors pour une sédition image bien la chose.
Je me pause des questions face à cette vision offerte par Manuel Valls. Allons-nous briser les digues et aller vers une France à la gouvernance multi-culturelle voir multinationale dont le droit de cité serait le seul liant et le génie français réduit à tronc commun allégé? Ainsi arrivons-nous vite à penser à un vote d’étranger ne parlant pas forcément français et donc à l’affaiblissement de la Nation Française. La Nation n’est pas un gros mot. C’est juste un ensemble de personnes liées par une culture, une langue, un territoire qui construisent un destin commun.
Manuel Valls a relancé la lutte entre ceux qui pensent que le renforcement de la francitude est une solution face à l’échec de l’intégration et ceux qui se disent que moins de France culturelle et un peu de lien juridique, de droit, suffira, bref la France de Terra Nova. Et si nous disions stop aux renoncements de la France pour mieux nous affirmer? S’affirmer face au monde pour ne pas se replier sur nous-même.
A bientôt.
Grégory Sansoz