Le Printemps Arabe n’en finit pas de changer le monde méditerranéen. Ouvrant la Tunisie à la démocratie, il a ouvert à ces peuples la voie de l’immigration vers l’Europe et la désormais fameuse île de Lampedusa. La vague d’immigration que l’on estime à 20 000 personnes, et qui continue, a provoqué la mise en échec de l’Europe sur la question de l’immigration. Frontex vire à une triste farce et les Etats ont lâché l’Italie et la France.
Paris et Rome pose une question importante en parlant de « revoir » Schengen : « les Etats peuvent-ils reprendre en main une situation qui mets en difficulté un ou des pays alors que l’Union montre son incapacité à régler la situation dans l’immédiat ? » Parce c’est bien dans l’immédiateté de la réponse que nous pêchons à 27. Je m’écroule quand j’entends certains européens béats qui parlent de Fédération et de la mort des Etats comme seule réponse à ce flux sur les frontières sud de l’UE. La Fédération est une intégration totale des instances de gouvernement entre les mains de Bruxelles. Imaginons que cela est possible, le temps de le mettre en place et que nous ayons une réponse à l’immigration clandestine, l’Europe aura explosée.
Cette révision de Schengen permettrait de temporiser et de donner de la réactivité aux Etats. C’est ainsi que nous devons le voir. Je dis bien révision parce qu’une suspension est quelques choses de provisoire et le provisoire perdure, nous le savons. De plus cette géométrie variable mais encadrée permettant aux Etats d’être plus réactifs dans l’intérêt des citoyens va vers cette Confédération des Nations Européennes que j’appelle de mes vœux.
Il ne faut pas décourager toute l’immigration, une immigration de travail avec des profils qualifiés est souhaitable. Elle permettra de dynamiser l’économie de notre pays. L’immigration choisie doit être de mise plus que jamais, c’est contre l’immigration clandestine que nous devons lutter. Tout comme nous devons nous interroger sur la durée de cette immigration et son coté définitif. Pour finir faisons la différence entre immigration et problème d’intégration.
L’ouverture des territoires posent entre autre la question de l’ouverture à la nationalité et aux devoirs et droits qu’ils offrent. Ce phénomène aura pour conséquence possible un tremblement de terre en France. La nationalité devenant la dernière frontière, face à la monté de l’immigration. Le manque de contrôle fera de la nationalité la dernière frontière que l’on pourra renforcer. Le renforcement ultime est le droit du sang qui fait que l’on accède à la nationalité par héritage ou naturalisation. Cela s’oppose au droit du sol actuel qui donne accès à la nationalité par hérédité, naturalisation mais aussi grâce au fait d’être né sur notre territoire. Le but étant d’éviter le communautarisme. Ce débat pourrait aussi soulever l’interrogation sur la double-nationalité… Vaste sujet que nous ne devons pas laisser à la démagogie du FN ou à la dangereuse candeur des socialistes.
Alors revoyons Schengen pour sauver l’Europe.
A bientôt.
Grégory Sansoz