Après avoir digéré l’information du déclassement de la dette américaine, il est aujourd’hui clair que les USA payent leurs manœuvres politiciennes au Congrès. Même si les USA crient à l’erreur de calcul, « Ce que demande les investisseurs c’est de comprendre les réformes et d’être sûr qu’elles seront appliquées » ce n’est pas de moi mais du député socialiste Cahuzac. Il est donc nécessaire que la France et nos confrères de la Zone Euro aient une politique de réduction du déficit plus que dynamique et proactive. On peut alors se demander si le PS ne nous joue pas une partition américaine en refusant de voter la modification constitutionnelle pour mettre en place la fameuse règle d’or.
S&P a annoncé ce matin qu’elle ne comptait pas dégrader la France et encore moins l’Allemagne. Il faut savoir que notre dette est aux alentours des 80% du PIB alors que les USA ont passé les 100% . Le risque pour la France est dans le déficit à 7% du PIB contre 3% Outre-Rhin.
Le danger est donc avec l’Italie qui a une dette à 110% du PIB qui est déjà à A+ mais il faut aussi nuancer cela par une moyenne de la zone euro à 85%. A partir de là, je constate la grande responsabilité des Etats européens pour éviter une nouvelle crise. En effet, nous sommes en première ligne. Nous avons donc l’obligation de mettre en place une coordination pour l’euro, gouvernance que je souhaite être une coordination entre Etat, donc confédérale et non la création d’une structure fédérale qui dominerait les Etats. De même, il faut remettre plus que jamais à l’ordre du jour l’Agence de Notation Européenne, voulue par Michel Barnier, comme outil de cette coordination.
Je tiens aussi à attirer votre regard sur deux faits :
La Chine vient d’agir en créancier vis-à-vis des USA. Leur demandant de faire en sorte de régler le problème de la dette. Allant même jusqu’à critiquer comme elle le fait depuis 2 ans le rôle du dollar dans l’économie mondiale. Keynes disait « quand je te dois 1$ c’est mon problème, quand je te dois 1 million $ c’est ton problème » , les Chinois semblent avoir bien conscience des risques de leur exposition à la dette mais aussi à l’importance du marché intérieur US pour leur propre économie. Nous constatons une interdépendance qui peut amplifier la crise ou la figer.
Il existe un OVNI sur les marchés, le Japon avec une dette à 220% du PIB. Pourquoi ce pays en a cure de sa note ? Tout simplement parce que 90% de sa dette est détenu par des japonais. Cela pose la question de la trop forte présence de fond étranger dans les dettes des Etats, 68% pour la France et 73% pour l’Allemagne.
Lundi, débutera un monde nouveau. Un monde avec un A en moins et ça change beaucoup de chose.
A bientôt.
Grégory Sansoz