Macron ou le rêve oligarchique parisien

 © Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons

© Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons

Nous étions habitué aux saillies contre les tendances gauchistes et anti-hollandiennes du PS. Celles-ci aidant Valls et Hollande à se faire aimer de la gauche de la gauche lors de fumeux recadrages  Mais dernièrement le ministre Macron s’est tout simplement attaqué à… La démocratie.

En disant que « l’élection est un cursus d’un temps ancien » nous pourrions croire que ce dernier cherche à alimenter la diatribe à la mode de l’anti-élu, sabrant au passage l’élu local préféré des français, le Maire. Les romains appelaient ce parcours le cursus honorum où le jeune citoyen commençait pas le bas de l’échelle de la fonction élective pour par la suite gravir les échelons. C’est une règle qui, à mes yeux, fonctionne dans le sens de l’intérêt des citoyens. Il est mieux pour vous que les gouvernants connaissent bien le fonctionnement d’une mairie avant de légiférer à l’Assemblée Nationale sur la réforme des territoires. Cela se fait par l’élection.

Il y a dans cette macronade une chose bien plus détonante que de vouloir bousculer ce cursus, qui peut être critiquable dans son lent renouvellement. Le rêve de Macron, c’est une République dirigée par des cooptés qui n’ont aucune légitimité du terrain, de la province, de l’élection. Nous serions face à une oligarchie certainement parisienne du fait du jacobinisme latent de ce milieu. Nous subissons assez du régime de la promotion Voltaire, voilà que Macron cherche à créer un nouveau sujet à la mode auquel vous devrez adhérer. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas faire entrer de l’air frais avec cette fameuse société civile mais l’élection doit être la règle, c’est la seule légitimité réelle dans notre type de régime.

Nous devons nous méfier de toutes tendances à créer des politiques sans légitimités, ainsi que des tentatives permanentes du parisianisme ultra-jacobin de reprendre le dessus. L’élection est peut-être le cursus d’un temps ancien mais on n’a pas trouvé mieux.

A bientôt.

Grégory Sansoz