Un sujet stratégique pour notre ville et notre région est au cœur de l’actualité : le sort de notre aéroport. Nous sommes à un tournant majeur pour son avenir. Il ne faut pas rater ce décollage vers la croissance.
Depuis quelques temps la privatisation prochaine de Saint Exupéry anime les alcôves lyonnaises, surtout après l’achat par les Chinois de celui de Toulouse. En effet notre aéroport est à vendre. Voici quelques points de réflexion sur le sujet.
Devons-nous laisser un acteur privé, certainement étranger potentiellement chinois, qatari ou autre prendre le contrôle de la gestion de notre infrastructure aéroportuaire? Cette prise de contrôle doit-elle être menée avec le soutien d’une compagnie aérienne?
Pour: ces investisseurs ont des moyens que nous n’avons pas pour développer l’infrastructure et l’offre. Un cahier des charges bien établi devrait sauvegarder nos intérêts stratégiques.
Pour : une compagnie internationale pourrait être tenté de faire de Lyon un hub européen pour sa flotte en appuis d’un gestionnaire originaire du même pays?
Pour : Air France refuse d’ouvrir plus de lignes intercontinentales prétextant que Paris et Amsterdam le font. Une compagnie étrangère pourrait envisager la chose pour le plus grand bien de notre économie.
Contre: un achat par Genève qui voit son aéroport trop petit et sans espoir d’agrandissement ne risquerait-il pas de faire de Lyon un aéroport annexe destiné aux vols moyens courriers?
Contre : pouvons-nous faire confiance au privé pour garantir le développement de notre territoire? Quid de la qualité de service?
Contre : pouvons-nous faire confiance à une compagnie étrangère? Il y a quand même en moi une volonté forte de protéger les intérêts régionaux et métropolitains mais aussi français.
Contre: Attention aux redevances que l’Etat pourrait demander à l’entreprise. Cela saborderait les efforts et impacterait les clients.
J’avoue être séduit par une solution offrant une possibilité de développement des liaisons Lyon-le monde. Cela doperait notre croissance et notre rayonnement. Cela me parait possible via cette privatisation avec un modèle liant un gestionnaire et une compagnie aérienne. Cela devant être borné par un cahier des charges précis et où la Région Rhône-Alpes-Auvergne et la Métropole auront leur mot à dire sur la stratégie.
Cette privatisation nous libèrerait du centralisme parisien, d’Air France et d’ADP, pour la plus grande joie et le développement de nos centres de décision locaux. Resterait ensuite à relier Saint Exupéry par le TGV au centre de Paris, quand même, ainsi que plus tard à Turin et Milan via le Lyon-Turin. Cela avec la SNCF ou Thello.
La création de Rhône-Alpes-Auvergne dont le PIB est proche de celui de la Finlande, sa population supérieur à celle du Danemark doit nous inciter à prendre conscience de notre devoir en matière de développement économique et cela pour le bien de l’ensemble du pays. Cela se joue à Lyon, aujourd’hui, avec des projets comme la privatisation de l’aéroport.
Lançons le débat.
A bientôt.
Grégory Sansoz