Buste un temps attribué à Lucius par le musée Gallo-romain de Fourvière Photograph by Rama, Wikimedia Commons, Cc-by-sa-2.0-fr

En fin d’année dernière, avec quelques élus UMP de Lyon (Maryll Guilloteau, Laure Dagorne, Anne Auzias, Michel Ritter et Jean Pierre Dufour) nous nous étions alertés, « bruyamment », de l’absence de lieu lyonnais dédié à la mémoire du fondateur romain de notre ville. Ce manque de reconnaissance, d’attachement à l’identité et à l’Histoire de notre ville n’a pas manqué d’alerter la mairie centrale puisque une allée Lucius Munatius Plancus sera ainsi nommée dans le parc de la Visitation dans le 5e arrondissement. Un hommage certes bien modeste mais qui reste un hommage nécessaire. Le vote aura lieu ce jour en mairie du 5e.

C’est donc tout naturellement que je remercie Jean-Dominique Durant, adjoint au maire de Lyon délégué au Patrimoine, à la mémoire et aux anciens combattants d’avoir mit fin à cet oubli. Il n’y a pas de partis dans une affaire vieille de plus de 2000 ans qui est là pour nous unir.

Même si ce Lucius n’était pas le meilleur des hommes à nos yeux modernes, il est notre père. Il est vrai que si l’instinct de survie était une qualité lors de l’épopée césarienne et de la guerre civile qui suivit la mort du grand César, Lucius fut un homme politique romain brillant.

Autres temps autres mœurs, quoi que… J’avoue que ce projet me tenait à cœur comme peu. Dans cette France où l’enseignement du latin fait débat, où l’enseignement d’une histoire est cause de grandes interrogations, soulever plus de 2000 ans de poussière lyonnaise prend une tout autre mesure. Tout comme la terrible tension autour de l’avenir de l’antique cité de Palmyre en Syrie nous rappelle l’importance de la mémoire de l’antique capitale des Gaules vis à vis du monde.

Aujourd’hui dans une France en perte de repère, il est fondamentale de savoir d’où l’on vient pour construire son avenir. De savoir à quelle cité on appartient, à quel projet de métropole on veut participer. Et cela d’où qu’on vienne. C’est une force pour nous que Lyon n’oublie pas son origine romaine. Lyon est une ville frontière entre les mondes méditerranéen et gaulois. Une telle ville qui sait se souvenir que son lien avec l’Italie est logique, historique et bénéfique, qui sait qui elle est et d’où elle vient, ne peut que traverser les siècles. Ainsi, aujourd’hui, nous pourrons envisager la construction du Lyon de demain sous un angle rassurant et naturel. Métropole de la Grand Région Rhône-Alpes-Auvergne. Vitrine de la France de part le monde et grande région européenne ouverte vert l’Italie du nord par la fameuse liaison grande vitesse Lyon-Turin. Tout cela peut s’imaginer à partir d’une modeste allée. Les symboles sont importants.

Je suis de ces hommes qui aiment se souvenir pour construire avec dynamisme et force le futur. Je vous propose de nous suivre sur ce chemin fait d’ambitions et de défis.

Vale.

Grégory Sansoz