Les 30 glorieuses sont bel et bien terminées, aujourd’hui la jeunesse de tous niveaux d’étude, même ultra formée, rencontre des difficultés pour se lancer dans la vie. Bien sûr qu’il s’agit encore d’ un chiffon rouge, d’une tentative pré-électorale de la gauche pour rattraper la jeunesse. Une sorte de promesse qui n’engage que ceux qui y croient. Mais je dois vous dire que l’idée d’abaisser à 18 ans l’accès aux minima sociaux ainsi que la fusion de l’ensemble de ces aides m’intéressent. J’y vois aussi l’occasion de réformer en profondeur notre vision de la solidarité nationale pour lutter contre l’assistanat.
[Vous trouverez un sondage à la fin de l’article]
Abaisser l’âge du minimum social à 18 ans.
Je trouve profondément injuste que ce qui est possible à 25 ans ne le soit pas à 24. La galère n’a pas de limite d’âge. Et nous savons tous qu’il est difficile de redresser la situation si le mauvais plis est fait. A 20 ans, on peut être marié, avoir une vie d’adulte indépendant et se retrouver dans une situation de détresse. Quid des parents, pourquoi ne pas passer à 30 ans l’accès à l’aide dans ce cas ??
Alors oui je suis pour qu’on aide à partir de 18 ans à condition que le jeune soit sortie du système de l’Education Nationale, fiscalement indépendant, ne vive plus au domicile des parents et soit dans une démarche active de formation et de recherche d’emploi. Le RSA n’a pas vocation à devenir de l’argent de poche pour tous mais peut aider à une entrée définitive dans la vie active. Quand je parle de détresse de la jeunesse, je prend toujours l’exemple du jeune de la ruralité sinistrée sans voiture. La détresse y est bien plus grande que dans nombre de nos banlieues. Je me souviens toujours avec tristesse de cette jeune femme de 19 ans venue me voir pour un emploi dans la société de service à la personne que je dirigeais. Bien formée, elle utilisait un scooter 50 cm3 pour ses déplacements dans le haut beaujolais en plein hivers n’ayant pas les moyens d’avoir une voiture. Elle ne trouvait pas d’emplois car tous les chefs d’entreprise doutaient de sa capacité à venir travailler tôt le matin à l’heure et avaient peur de l’accident.
Dans mon esprit il ne s’agit pas de faire un chèque estimé entre 1 et 4 Mds € mais de revoir notre vision de la solidarité.
Lutter contre l’assistanat mais assurer la vraie solidarité.
Lutter contre l’assistanat et favoriser une vraie solidarité nationale permettant d’intégrer la personne au monde du travail en valorisant les revenus du travail. C’est un des piliers du mouvement de la Droite Sociale auquel j’appartiens. Voyons dans ce rapport l’occasion de l’appliquer. De créer une vraie solidarité qui libère les français de l’esprit d’assistanat en mettant clairement une différence entre le revenu et l’aide solidaire. Un pilier comme les 7h offert à la collectivité en échange de la solidarité qui chez les jeunes à encore plus d’importance.
Regrouper l’ensemble des aides sociales dans un seul outil de solidarité nationale.
Les aides sociales sont un magma assez difficile à démêler. Je propose que l’on regroupe l’ensemble des aides disponibles en un outil unique de solidarité nationale regroupant le minimum social, l’aide au logement, tarifs sociaux… Ainsi nous pourrons quantifier clairement le montant du versement via un fichier unique et lui appliquer des plafonds, des règles, des outils de lissage des effets de seuil… Cela permettant aussi de mieux lutter contre la fraude, de rationaliser l’administration et favoriser le retour à l’emploi. Le Conseil de la Résistance ne doit pas nous scléroser.
Renforcer l’attrait du travail par rapport à l’assistanat.
Il est urgent de renforcer l’attrait du revenu du travail par rapport à l’assistanat. Aujourd’hui il est évident de l’écart entre le SMIC et le cumul des aides visibles et cachées n’est pas assez élevé. L’augmentation suffisante du SMIC étant économiquement suicidaire, il faut agir dans la lutte contre l’assistanat. L’assistanat ne doit plus être plus rentable que le travail car parfois travailler coûte plus cher que cela ne rapporte ( prix de l’essence, véhicule, garde d’enfant…). C’est pourquoi l’utilisation d’un outil unique de solidarité nationale permettrait clairement d’agir sur cette différence.
La gauche fait la démonstration d’une belle manœuvre politicienne, une belle danse du ventre à la jeunesse mais allons plus loin dans la réflexion et réformons totalement notre vision de la solidarité nationale. N’oublions pas non plus que tout cela n’est que pansement sur une jambe de bois tant que notre économie ne recréer pas des emplois. Pour cela, il faut libérer les énergies, laisser faire nos entrepreneurs, innover. Je ne pense pas qu’en taxant le CDD les chefs d’entreprise auront plus confiance en l’avenir pour embaucher en CDI. Là s’ouvre un autre débat, le contrat unique.
A bientôt.
Grégory Sansoz
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