L’inutilité de la gauche face au FN.

4651316071442« J’ai peur pour la France » a lancé Valls en parlant du FN. Certainement voulait-il dire qu’il avait peur pour la gauche. La dramatisation est la dernière arme du PS pour tenter de limiter la débâcle annoncées aux prochaines élections cantonales. Tout comme la magouille de l’Intérieur sur les étiquettes des candidats, la gauche n’a plus que ce genre de manœuvre pour créer une nouvel écran de fumée face à une possible vague bleue et le grand remplacement de l’utopie socialiste au soir du 29 mars.

Pour cette élection, le gouvernement se sait perdue face aux français, l’UMP sera certainement en position de reprendre de nombreux départements à cette gauche des barons tuées par la victoire aux Présidentielles. Le Front National marquera les esprits médiatiques par son score et quelques victoires symboles. Solférino en fera des tonnes pour que la lutte contre le FN devienne la priorité républicaine appelant à l’union autour du gouvernement. Ils inventeront un esprit du 29 mars condamnant toutes attaques comme anti-républicaines et irresponsables. Un nouvel écran de fumée pour masquer leur déroute et leur responsabilité.

Mais toutes ces gesticulations, effets de manche et autres écrans de fumée qui lassent plus que jamais les français ne masquent plus l’inutilité politique des socialistes face à la montée du Front National. Cette diabolisation renforce le FN. 

La gauche, c’est l’utopie des lendemains qui chantent, d’un monde meilleur, de l’internationalisme. Cela a donné naissance à l’assistanat, la haine de l’entreprise, la fin de la responsabilité individuelle, la création du mythe de l’immigré victime de l’autochtone, le misérabilisme ou encore l’égalitarisme. Les bons sentiments ont laissé place à la désillusion. L’électorat qui avait envi d’y croire est parti. Le socialisme est devenu un snobisme de classe concurrencé par l’Ecologie politique.

Du Front du père naquit avec la fille une hydre dangereusement efficace pour créer une nouvelle utopie. Y cohabitent le nostalgique de l’Algérie Française avec l’ancien CGTiste. S’y côtoient le nationaliste jacobin et le jeune identitaire favorable à l’Europe des Régions. S’y retrouvent ceux qui ne croient plus en rien.

Ce qui les unit? La déception des utopies perdues et l’envi de « tout faire péter ». Le discours frontière s’appuie sur le retour à la puissance protectrice de la Nation via un isolationnisme national pourtant porté par une internationale populiste européenne face à un monde devenu menaçant. A cela rajoutons la récupération de l’utopie sociale du toujours plus. Un bien étrange assemblage, cette nouvelle utopie. Une sorte de fusion idéologique improbable qui créer un nationalisme gauchiste s’adressant aux classes populaires et moyennes. Après tout, la haine de l’ouvrier étranger volant le pain des français n’est-il pas une invention des syndicats ouvriers de la fin du XIXe (Vêpres Marseillaises)

L’utopie frontiste est clairement en train d’achever l’utopie socialiste. Terra Nova, Valls, Macron, Hollande l’ont compris et ont acté cette fin se ralliant à une sociale-démocratie de gestion qui laisse sur le bord du chemin une bonne partie de la gauche. Lançant l’actuelle guerre entre les anciens et les modernes, les sociaux-démocrates et la gauche de la gauche alliées aux écologistes et au Front de Gauche. Gauche de la gauche qui avec Mélanchon a déjà été vaincu par le FN sur le plan électoral.

La popularité de l’idéologie de gauche se meurt, Sans lendemain qui chantent, plus de gauche. L’utopie frontiste l’achève. Les utopies meurent face à la réalité des choses.

Face à cela, la Droite. Cette droite dont je fait parti ne porte aucune utopie que ce soit le toujours plus d’assistanat ou le retour à un âge d’or fantasmé. Nos idées se forgent dans la masse de l’Histoire de notre territoire. Notre France ne naît pas en 1789. Nous voulons porter des valeurs comme celle de l’effort et du travail, de l’Ordre, du respect de ce qui fait la France, de la volonté de pousser une modernité dans ce qu’elle a de meilleur pour l’Homme et le Pays.

Cette Droite est une chose étrange qui regarde avec une nostalgie stressée le passé et ses Grands Hommes, s’en sert pour construire l’avenir tout en se lamentant de ne pouvoir égaler ce qui a été fait. C’est notre complexe face à la statut du commandeur qu’est devenu De Gaulle. Ma droite, c’est la volonté de faire au mieux avec la situation présente en ayant comme cap la grandeur de la France et de l’esprit français. Il n’y a pas d’utopie. Rien à réinventer si ce n’est les méthodes. L’objectif est éternel.
Etre élu de droite en 2015 me donne l’impression d’être membre d’un équipage tentant de redresser un paquebot. Ah la maudite inertie! La droite porte une certaine vision d’une continuité réinventée de la France. Certains appellent cela du conservatisme, je n’y perçois que du bon sens quand certains y voient des choses à briser au nom d’un progrès idéologique.

Pas d’utopie, nous voulons, tant bien que mal, maintenir notre pays sur le fil de l’Histoire en développant notre force économique, politique et culturelle. Nous n’oublions pas que le mouvement est indispensable à la survie. Dans ce mouvement la direction est pour nous fondamentale et ancienne. Pendant que la France de droite se révolte contre la menace d’une France sortant de l’Histoire, la France des utopies se lamente des difficultés à maintenir les acquis sociaux ou prétend revenir à une France dont nous ne sommes même pas sûr qu’elle ait existé.

2015 sera donc comme 1515, 1815… Une année charnière. Le paysage politique ne sera plus le même. L’utopie sera frontiste. L’immobilisme incapable de comprendre le monde nouveau socialiste. La Droite se voudra dans son rôle ancestral de maintenir la France sur le fil de ce que nous pensons être l’Histoire. Parfois, cette volonté de droite passe par des ruptures violentes avec le passé proche. Nous sommes à l’orée de cet évènement. Il est temps de redonner un projet collectif aux français, un projet qui les dépasse et dont il profiteront des fruits dans leur vie de tous les jours.

A bientôt.

Grégory Sansoz