Avec le PS, l’avenir de la Tunisie et de l’Egypte se réduit à des histoires franco-françaises.

Ils vocifèrent, hurlent, condamnent, affichent des mines horrifiées et des airs ébahis. Quoi ? Comment cela est-ce possible ?! C’est ignoble ! Suivez nous dans le combat de la liberté !  Nous socialistes qui en sommes les seuls détenteurs… Ils sont le tonnerre et la fureur, de la démagogie…

Alors on condamne Michel Alliot-Marie, jusque-là difficilement critiquable, la jubilation de la chasse nouvelle excite la meute. On essaie de faire un amalgame avec l’utilisation par François Fillon d’un avion égyptien lors d’un vol intérieur. Il est vrai que pour des raisons de sécurité, il est recommandé de faire voyager le Premier Ministre sur un vol intérieur low-cost Égyptien.  Il est vrai que la pratique d’une certaine courtoisie entre État n’a jamais été de mise et encore moins durant les années 80.  N’oublions pas que c’est de la diplomatie qui unit les pays, on apprend à se connaitre,  on créer des liens en se rencontrant . L’Égypte est un acteur incontournable pour la stabilité de la région, les échanges sont et doivent être très fréquents et denses. Ils continueront à l’être.

Voilà la triste posture que tiennent actuellement les socialistes. Vent debout face à des anecdotes de politique nationale, les positions socialistes s’avèrent scandaleuses et hors-jeux par la situation en Afrique du Nord. L’être socialiste n’en n’aurait rien à faire  de la Tunisie ou des Egyptiens ? Nous ne les entendons pas dans un discours de collaboration avec la Tunisie dans sa route vers liberté de son peuple. Pourtant il y a une chance pour que ce pays créer une véritable démocratie qui pourrait être un appui important pour l’Union Méditerranéenne mais bon cela… Non le PS préfère utiliser la situation pour tirer à boulet rouge sur le gouvernement pour une seule raison : 2012.

Le PS fait de la politique franco-française de bas étage alors que se joue en Méditerranée la plus grande partie d’échec pour la démocratie depuis la chute du Mur de Berlin. Il faut que les tunisiens construisent leur avenir, ils auraient besoin de nous mais le PS n’en a cure, empêchant un débat constructif sur le sujet. Il occupe le terrain avec son caractéristique nombrilisme alors que la Côte d’Ivoire, elle aussi, est au plus mal. Aujourd’hui la section française de l’Internationale Socialiste n’est ouverte que sur son petit monde de la Rue Solférino et du FMI.

L’être socialiste ne semble pas se poser  tant de questions éthiques dans le cadre d’un mandat. On travaille avec ceux que l’on condamne.  Comme lors du voyage tunisien du socialiste et Sénateur-Maire de Lyon Gérard Collomb en Tunisie durant les émeutes pour… promouvoir Lyon et ses entreprises. Une opération mercantile que je soutien pourtant dans son objectif de porter les intérêts des lyonnaises et des lyonnais. Problème de timing dirons-nous. Que dire aussi, si on se met dans l’actuelle matrice de pensée socialiste, de l’exercice de diplomatie économique du Grand Lyon et de la fameuse et polémique ERAI  à Sétif en Algérie du 31 au 2 Février 2011 alors que des Algériens s’immolent  et que l’Etat Algérien interdit toutes manifestations d’opposition. Je ne parlerai même pas de la présence de Laurent Gbagbo, Ben Ali et bien d’autres dans les instances de l’Internationale Socialiste. Pendant ce temps là, on attend la démission de Moubarak.

Être socialiste, puisque tu existes, cesse donc d’être dans la posture  et l’agitation politicienne. Sois à la hauteur des enjeux.

A bientôt.

Grégory Sansoz